2ème catéchèse paroissiale du 10/10/2021

« La foi c’est la ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration des choses que l’on ne voit pas » (He 11,1).
Avoir foi en Dieu, c’est plus que croire en Son existence, c’est avoir confiance en Lui sachant qu’Il s’occupe de toute notre vie, intérieure comme extérieure, à chaque moment de celle-ci car Il connait « le nombre exact de cheveux sur notre tête » (Mt 10,30).
Dans l’Eglise, la foi s’approfondit par l’expérience personnelle de la communion à Dieu dans l’Eucharistie qui est le cœur battant de l’Eglise toute entière ; nous communions au Corps et au Sang du Christ mais aussi en tant que membres, tous ensemble, du Corps mystique du Christ qu’est l’Eglise (« confions-nous les uns les autres et confions toute notre vie au Christ notre Dieu »).
La foi si elle est vrai doit susciter des « fruits », des œuvres intérieures (la sainteté) comme extérieures sinon elle est vaine et sans consistance (Jc 2, 19-20).

Deux géants de la foi
1) Abraham
Il est appelé le « père de tous les croyants » et il est vénéré par les Juifs, les Musulmans et les Chrétiens.
Dans les situations les plus inattendues, les plus absurdes (le sacrifice de son fils Isaac en particulier), il a toujours eu foi, toujours eu une confiance totale en Dieu (Gn 15,6) et lui a toujours obéi sans arrière pensées. St Paul rattache tout le christianisme dans sa profondeur à Abraham (Hb ch.11).
2) Isaïe
Dans son cas, la foi n’est pas une question personnelle mais il interpelle le peuple hébreu sur sa destinée en lui disant : « Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas ! » (Is , 94).
Isaïe est considéré comme le prophète de la foi (Is 37,33-75) alors qu’Abraham est notre père dans l’expérience de la foi.
Pour Isaïe, sans foi, sans croyance, pas de subsistance !

Qui est Dieu ?
« Il n’y a pas d’autre Dieu que Moi ! » (Dt 4,39 ; 5,7 ; 6,4 ; 7,9) 1 et 2 Samuel (1 Sa 2,2 ; 2 Sa 7,22 ; 22,32) ; (1 Ro 8,60 ; 2 Ro 5,15) ; etc…Mc 12,39 ; Mt 22,37 ; Lc 10,26 et 18,19 ; Jn 17,3). Consulter la table pastorale à « Dieu, 1 »

Dieu est unique et en Son essence, en Son être, en Sa nature, Il demeure insaisissable à toute Sa création ; Il reste inconcevable et inintelligible pour les hommes et les anges (1Tm 6,16). Il est au-dessus et au-delà de toute chose et nul être ne peut Le définir : Il est transcendant (voir préface de l’anaphore eucharistique) par nature.
Mais Dieu Se fait connaître, Se révèle, Se manifeste en particulier à l’homme par Ses énergies (energia=force en action=grâce). Les énergies divines sont donc la manifestation de l’être de Dieu, en dehors de Lui-même et qui sont communicables à l’homme (St Grégoire Palamas). Les énergies de Dieu ne sont pas créées mais coéternelles à Dieu, elles sont incréées comme Lui et proviennent de Sa nature transcendante comme les rayons du soleil proviennent du soleil et nous réchauffent mais ils ne sont pas le soleil. C’est grâce aux énergies de Dieu que l’homme devient « participant de la nature divine » (2P 1,4) ; également on dit que l’Ecriture Sainte est inspirée de Dieu, de Sa présence par Son Esprit-Saint ; on dit que les écrivains de la Bible sont des écrivains inspirés.

« Dieu est transcendant en essence et immanent par Ses actions » (St Grégoire de Nysse).

Les qualités de Dieu
Il est esprit et n’a ni forme ni volume ; bien que perpétuellement stable, Il est toujours en mouvement. Non seulement Dieu possède l’amour, la sagesse, l’intelligence dans une unité que l’on ne peut concevoir mais il est Lui-même cela, Ses qualités sont Sa nature même.

Il est, en même temps amour et justice ; Dieu étant éternel, Il ne dépend pas du temps car Il est le créateur des temps ; en Lui, passé, présent et avenir n’ont pas d’existence. « D’éternité en éternité Tu es Dieu ! (Ps 90 ou 89, 3). Il est également omniprésent car créateur de tous les espaces (Ps 139 ou 138, 7,12), Son omniprésence signifie qu’Il pénètre tout ce qui existe (car tout a été créé par Lui) sans s’y mêler et sans que rien de Sa création ne pénètre en Lui (car Il est le créateur).
Dieu est donc suprêmement proche de tout ce qui existe par l’espace et infiniment loin de tout ce qui existe par son être mais Il Se manifeste d’une façon très particulière dans certains endroits : les cieux (Ps 115 ou 114,16), le Temple (1R 9,3), le cœur de l’homme (2Co 6,16) et les lieux saints (Ex 3,4-5).

Également, Dieu est omniscient (He 4, 13 et Act 15,18) : Il connait absolument toutes nos pensées, nos désirs et tous nos mouvements de cœur tant vers le bien que vers le mal c’est-à-dire vers la vie ou vers la mort.
Dieu est tout-puissant (Ps 135,6) c’est-à-dire qu’il n’y a pas de distance entre Sa volonté et la réalisation de Sa volonté (Ps 33 ou 32, 9).

Dieu est bon, Il est amour c’est-à-dire qu’il Se donne à chacun, il est miséricorde et il veut partager Ses qualités avec Ses créatures en leur offrant autant de biens qu’elles sont capables de recevoir selon leur nature et leur état (Ps 145 ou 144, 9).
A noter une différence entre la bonté et la miséricorde : la bonté est exprimée envers les êtres « raisonnables » (hommes et anges tournés vers Dieu) et la miséricorde c’est l’attitude de Dieu envers ceux qui se sont détournés de Lui, qui sont loin de Lui : c’est l’amour que Dieu leur porte malgré tout même s’ils ne sont pas dignes d’être aimés de Lui. Mais si Dieu est miséricordieux Il est, en même temps, juste (Ps 11 ou 10,7).

Dieu est parfait et il nous demande « d’être parfait comme Lui » (Mt 5,48). Il donne des fruits intérieurs (sainteté) à ceux qui suivent ce chemin mais Il corrige (Il ne punit pas !) ceux qui ne le suivent pas afin qu’ils changent leur mauvaise conduite, « Il est Celui Qui peut sauver et Qui peut perdre » (Jc 4,12). La justice de Dieu n’est pas limitée à notre vie terrestre, temporaire, c’est pour cela que l’on peut voir les pécheurs se réjouir dans notre monde et les justes y souffrir ; mais après le grand et ultime jugement, la justice de Dieu sera pleinement réalisée et elle sera reconnue par tout le monde et « chacun moissonnera ce qu’il aura semé. »(Gal 6,7). St Païssios, ce grand saint contemporain du Mt Athos disait : « je deviendrais fou à cause de l’injustice de ce monde si je ne savais pas que le dernier mot serait dit par Dieu. » Ainsi, toute vie juste en ce monde, même à travers de grandes souffrances et d’épreuves, donne un avant-goût de la joie céleste et toute vie dans le péché engendre un avant-goût des souffrances éternelles.

Dieu est saint (1P 1,15) ; en disant que Dieu est saint, nous confessons qu’Il est complètement pur, sans péché et qu’il est juste dans tous Ses actes ; c’est pourquoi Dieu hait le mal et aime la bonté dans toutes Ses créatures.
Dieu est, par nature, Esprit mais dans la Bible nous trouvons de nombreux anthropomorphismes pour qualifier Ses attributs et actions (St Jn Damascène).
Ses yeux, Son omniscience sont Sa vision.
Ses oreilles sont Son attention miséricordieuse, Sa bienveillance.
Sa bouche, Sa Parole sont Sa volonté.
Son odorat, l’acceptation de nos prières et de nos sacrifices.
Son visage, Sa révélation dans Ses actes.
Ses mains, Son action.
Sa main droite, Son aide dans nos actes droits.
Son toucher, Sa connaissance parfaite de chaque chose même toute petite.
Ses pieds, Sa présence pour nous défendre.
Son serment, l’immuabilité de sa promesse.
Sa colère, Sa fureur, son aversion et Sa haine du mal.
Son oubli, Son sommeil, Sa lenteur dans Sa vengeance à l’égard de Ses ennemis ou dans l’aide à ses amis.