Nous avons vu, dans la 1ère catéchèse que l’homme aurait dû rester en paradis s’il ne s’était pas laissé tenter par le diable, s’il n’avait pas écouté sa voix ; mais l’écoutant et se détournant ainsi de la relation que Dieu avait établi avec lui, cela a abouti ce que nous appelons le « péché » (« pessah « manquer la cible »en hébreu). Cet éloignement de Dieu a entrainé le fait que l’homme a quitté le paradis ce qui a provoqué cette funeste conséquence que l’on appelle la mort, séparation de l’âme du corps alors que ces 2 éléments étaient faits pour rester éternellement ensemble.
Cet éloignement anthropologique de la divine présence fait que, désormais, l’homme parait perpétuellement insatisfait de lui, des autres et du monde, nostalgique qu’il est devenu de cette perfection perdue qu’il était appelée à devenir (la sainteté) : cela a laissé chez tout homme soit une plaie toujours ouverte chez ceux qui ne reconnaissent pas le Christ comme Dieu et Sauveur soit une cicatrice profonde chez ceux qui sont devenus Chrétiens. Ainsi, les dons que Dieu nous a primitivement octroyés ne nous ont pas été enlevés (car Dieu ne punit pas mais cherche à redresser, « à corriger le tir » puisque nous avons manqué la cible !) mais, par notre erreur, ont été déviés de leur destination première, ils ont ainsi été dévoyés ; ainsi, par exemple, notre intelligence est devenue perversion, notre volonté, désir de domination d’autrui, l’amour devient possession et jalousie, la recherche des biens éternels, désir de tout posséder, de tout avoir pour soi ; le diabolos (celui qui divise, à la différence de ce qui unit, symbolos), appelé aussi le père du mensonge ou bien encore le Satan (l’adversaire), celui que le prophète Isaïe nous présente comme une créature lumineuse (14,12-15) « Lucifer » porteur de la lumière et qui s’écrie : « Je serai comme le Très-Haut », c’est lui qui, sous forme de serpent, a tenté Eve et l’a détournée avec Adam de l’amour de Dieu pour choisir l’orgueil et l’amour de soi-même ; ce chérubin déchu est devenu le prince de notre monde dans lequel il fait régner la peur, la haine, la maladie, la souffrance et la mort.
Mais Dieu ne nous a pas laissé tomber et Il a fait surgir parmi les hommes des sages, des prophètes et des rois qui ont préparé la route, le chemin pour la venue de Son propre Fils, le Verbe divin dont parle Jean dans le prologue de son évangile (ch.l) et qui permettra notre salut par Son Incarnation.
Le personnage de Job figure parmi les sages, ces hommes qui resteront, envers et contre tout, fidèles à Dieu, qui résisteront au mal et qui seront patients face aux épreuves de leur vie ; mais le mal, qui ne vient jamais de Dieu (Job 1, 13) peut servir d’occasion à certains pour manifester leur amour et leur fidélité à Dieu malgré ce qui leur arrive.
Toute épreuve peut être ainsi une occasion de chute mais peut être aussi une occasion de persévérance, d’espérance et de patience (celle-ci étant la mère de toutes les vertus) dans le bien car il faut nous souvenir que l’homme est toujours libre face aux évènements qui surviennent dans leur vie et il a toujours le choix !
C’est pour cela que l’on dit que Dieu permet l’épreuve afin de mettre en valeur les qualités de ses serviteurs et leur affermissement dans la vie en éprouvant leur amour et leur fidélité à son égard.
Également, si Job est le grand exemple de la patience et de la persévérance face au mal qui le touche personnellement, il est aussi une typologie, une figure, une image du Christ à venir ; le Livre de Job est ainsi un texte messianique qui nous laisse entrevoir la venue du Serviteur souffrant mais vainqueur que sera le Christ qui rendra à l’homme son antique
beauté et donc son salut. Il y avait jadis, au pays d’Uç, un homme appelé Job : un homme intègre et droit qui craignait Dieu et se gardait du mal.
Sept fils et trois filles lui étaient nés. Dieu lui avait aussi donné de grands biens.
Un jour, Dieu réunit ses anges et parmi eux Satan 7, qui venait de se promener sur la terre. Dieu lui fait remarquer le zèle de son serviteur Job. Mais Satan réplique : «Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu point comblé de tes richesses ? Mais, étends ta main et touche à ses biens et je te jure qu’il te maudira en face. » « Soit, dit le Seigneur, tous ses biens sont en ton pouvoir. Evite seulement de porter la main sur lui-même. » Satan retourne donc sur la terre : il détruit les biens de Job, fait même périr ses enfants. Mais Job, malgré sa douleur, ne pèche point et ne se permet aucune impertinence envers Dieu. De retour à l’audience du Seigneur, Satan entend de Dieu sa défaite : (C’est bien en vain que tu m’as excité contre lui pour le perdre. » Et Satan de riposter : «Etends la main, touche à ses os et à sa chair et je te jure qu’il te maudira en face. » « Soit, dit le Seigneur, dispose de lui mais respecte pourtant sa vie. » Dieu en effet ne permettra cette ultime épreuve — la mort — que pour son Fils bien-aimé JésusChrist, dont la mort nous délivrera de Satan pour l’éternité.
Satan retourne donc sur la terre ; il inflige à Job une terrible maladie. Alors sa femme lui dit : « Vas-tu encore persévérer dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs!» (Job 2, 9). Job lui répondit : « Tu parles comme une folle. Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter le malheur?» (Job 2, 10).
En toute cette infortune, Job ne péchera point en parole. La nouvelle de tous les maux qui l’avaient frappé parvient à ses trois amis Eliphaz, Bildad et Çophar qui décident d’aller le consoler. Job, accablé par les terribles souffrances de son corps et de son âme, maudit le jour qui l’a vu naître. Eliphaz lui rappelle ce que tout Juif croit : la souffrance est le fruit du péché contre Dieu. Mais Job proteste de son innocence. Job continue de se lamenter : Mes jours ont couru plus vite que la navette et disparu sans espoir. Souviens-toi que ma vie n’est qu’un souffle, Que mes yeux ne reverront plus le bonheur.(Job 7,6-7.)
Mais Bildad soutient que Dieu ne rejette pas l’homme intègre. Et Job, qui dans son désarroi se sent écrasé par une volonté iniuste, en vient à douter de la sagesse de Dieu. Çophar, excédé, lui rappelle qu’il ne peut être irréprochable aux yeux du Seigneur. Malgré tout, Job continue de proclamer son innocence qu’il désire plaider devant Dieu lui-même. A cela, Éliphaz réplique en montrant la folie de l’homme de s’élever contre son Créateur.
Job, accablé : Il a fait de moi sa cible
Il me cerne de ses traits
Transperce mes reins sans pitié…
Pourtant, point de violence en mes mains
Et ma prière est pure…
Où donc est-elle mon espérance? (Job 16,12-13,17 et 17,15.)
— L’Agneau immolé devient la cible sur la Croix, Croix qui sauve le monde de l’emprise de Satan.
Bildad : Quand mettras-tu un frein à tes discours ?
Job : Sachez que c’est Dieu qui m’opprime
II m’a dépouillé de ma gloire
Il a ôté la couronne de ma tête. (Job 19,6,9.)
— Le Roi de Gloire, le Seigneur Sabaoth que la foule acclamait à son entrée à Jérusalem est maintenant humilié, injurié. —
Job, dans sa détresse la plus totale, crie toute sa confiance en Dieu :
Je sais, moi, que mon défenseur est vivant, Que Lui le dernier se lèvera de la terre.
Après mon éveil, II me dressera près de Lui.
Et de ma chair, je verrai Dieu. (Job 19, 25-26.)
— La glorieuse Résurrection du Christ nous ouvre les portes du Royaume et nous offre la contemplation éternelle du Très Haut. —
Éliphaz : Serait-ce à cause de ta piété qu’Il te corrige Et qu’Il entre en jugement avec toi ?
N’est-ce pas plutôt pour ta malice multiple,
Pour tes iniquités sans fin ? (Job 22,4-5.)
Et il exhorte Job à revenir à Dieu, dans l’humilité.
Job : Bien loin de vous donner raison
Jusqu’à mon dernier souffle
Je maintiendrai mon innocence (Job 27, 5.)
Je lui rendrai compte de tous mes pas
Et j’avancerai vers Lui comme un prince. (Job 31, 37.)
— Le Christ vainqueur s’avance et monte vers le Trône royal dans la gloire. —
Elihu, qui jusqu’alors assistait sans mot dire, éclate de colère : Job ne refuse-t-il pas de voir dans son épreuve un appel du Tout-Puissant à la conversion de son cœur pécheur et rebelle ? Le Seigneur répond à Job du sein de la tempête et fait éclater toute sa splendeur et sa puissance :
Quel est celui-là qui brouille mes conseils par des propos dénués de sens ? Ceins tes reins comme un brave :
Je vais t’interroger et tu m’instruiras.
Où étais-tu quand je fondai la terre ? Parle, si ton savoir est éclairé.
Sur quel appui s’enfoncent ses socles ?
Qui posa la pierre angulaire,
Çophar, excédé, lui rappelle qu’il ne peut être irréprochable aux yeux du Seigneur.
Malgré tout, Job continue de proclamer son innocence qu’il désire plaider devant Dieu lui-même.
A cela, Éliphaz réplique en montrant la folie de l’homme de s’élever contre son Créateur.
Job, accablé :
Il a fait de moi sa cible
Il me cerne de ses traits
Transperce mes reins sans pitié…
Pourtant, point de violence en mes mains
Et ma prière est pure…
Où donc est-elle mon espérance? (Job 16,12-13,17 et 17,15.)
— L’Agneau immolé devient la cible sur la Croix, Croix qui sauve le monde de l’emprise de Satan.
Bildad : Quand mettras tu un frein à tes discours ?
Job : Sachez que c’est Dieu qui m’opprime
II m’a dépouillé de ma gloire
Il a ôté la couronne de ma tête. (Job 19,6,9.)
— Le Roi de Gloire, le Seigneur Sabaoth que la foule acclamait à son entrée à Jérusalem est maintenant humilié, injurié. —
Job, dans sa détresse la plus totale, crie toute sa confiance en Dieu :
Je sais, moi, que mon défenseur est vivant, Que Lui le dernier se lèvera de la terre.
Après mon éveil, II me dressera près de Lui.
Et de ma chair, je verrai Dieu. (Job 19, 25-26.)
— La glorieuse Résurrection du Christ nous ouvre les portes du Royaume et nous offre la contemplation éternelle du Très Haut. —
Éliphaz : Serait-ce à cause de ta piété qu’Il te corrige Et qu’Il entre en jugement avec toi ?
N’est-ce pas plutôt pour ta malice multiple,
Pour tes iniquités sans fin ? (Job 22,4-5.)
Et il exhorte Job à revenir à Dieu, dans l’humilité.
Job : Bien loin de vous donner raison
Jusqu’à mon dernier souffle
Je maintiendrai mon innocence (Job 27, 5.)
Je lui rendrai compte de tous mes pas
Et j’avancerai vers Lui comme un prince. (Job 31, 37.)
— Le Christ vainqueur s’avance et monte vers le Trône royal dans la gloire. —
Elihu, qui jusqu’alors assistait sans mot dire, éclate de colère : Job ne refuse-t-il pas de voir dans son épreuve un appel du Tout-Puissant à la conversion de son cœur pécheur et rebelle ? Le Seigneur répond à Job du sein de la tempête et fait éclater toute sa splendeur et sa puissance :
Quel est celui-là qui brouille mes conseils par des propos dénués de sens ? Ceins tes reins comme un brave :
Je vais t’interroger et tu m’instruiras.
Où étais-tu quand je fondai la terre ? Parle, si ton savoir est éclairé.
Sur quel appui s’enfoncent ses socles ?
Qui posa la pierre angulaire,
Job est ébloui par cette manifestation de Dieu à son égard et il ne lui demandera plus de comptes ; il comprend que la sagesse de Dieu peut donner un sens à la souffrance et à la mort, sens qui reste incompréhensible à Job mais que le Christ nous révèlera.
Après avoir parlé à Job, Dieu parle à Eliphaz et ses amis et justifie Job, le contestataire intègre, tandis que Dieu s’enflamme de colère contre Eliphaz et ses amis ; n’ont-ils pas vu en Job un tyran dominateur ; au contraire, les reproches de Job ne faisait que renforcer l’amour de Dieu pour ses créatures, nous découvrant son vrai visage. Après cette dernière épreuve, Dieu restaure la situation de Job et même accroit en double tous ses biens ; Job vivra encore après cela 140 ans et verra les fils de ses fils jusqu’à la 4ème génération.
Conclusion : l’histoire de Job nous montre que, malgré notre détournement de Dieu et des conséquences qui en ont résulté (peur, haine, maladie, mort), l’homme reste libre et peut, malgré une situation devenue difficile pour lui, rester fidèle à Dieu envers et contre tout ; c’est ce que fera le Christ plus tard au moment particulier de sa crucifixion mais, à la différance de Job, son sacrifice pour l’humanité nous sauvera et nous libérera du péché ancestral.