9ème catéchèse paroissiale du 27/02/2022
Son étymologie vient du mot « symbollon » qui signifie « objet coupé en 2 constituant un signe de reconnaissance lorsque les porteurs de chaque partie de l’objet peuvent assembler les 2 parties de celui-ci ». Plus simplement, on peut se représenter un symbole comme les 2 pièces d’un puzzle qui permettent, lorsqu’elles sont réunies, de former une image alors que prises séparément, on ne voit pas ce qu’elles représentent.
Ainsi, un symbole permet la création de « ponts », de correspondances entre des éléments concrets, visibles et leur correspondance abstraite telle que des éléments appartenant au monde de la poésie, de la musique, de la philosophie, de la religion ; cet assemblage d’un élément concret avec un élément abstrait va nous permettre de mieux nous faire comprendre des réalités abstraites ou complexes. Ainsi la communion eucharistique a cet aspect symbolique, le pain élément concret qui, uni à la présence invisible du Christ et du S.E. devient Son corps ou encore lorsque Jésus rouvre les yeux d’un aveugle avec de la boue, d’un côté l’élément incréé c’est-à-dire la puissance incréée du S.E. qui s’unit à la boue, élément concret, visible et qui permet le miracle comme la communion est elle aussi un miracle permanent
Le symbolisme est donc une sorte de « langage » qui nous fait entrer plus facilement dans ce qui, de prime abord, semble difficilement abordable, à partir d’un élément concret, visible.
A côté du mot « symbole » qui signifie « ce qui réunit 2 éléments qui n’ont pas de rapport d’affinité l’un avec l’autre », existe un terme opposé et qui définit « ce qui sépare, ce qui divise », c’est le mot « diabol » mot très utilisé dans la terminologie chrétienne et qui signifie donc « ce qui divise, celui qui divise, qui divise pour mieux régner, le diviseur ».
Mais le mot de symbole s’associe aussi à d’autres définitions, par exemple dans les sagesses, les philosophies ou les sciences humaines ; par exemple, dans la F.M. l’équerre est le symbole de la rectitude morale, le compas, celui de la mesure et de la précision, l’agneau est le symbole de la pureté et de l’innocence dans la foi chrétienne ; « l’œil maçonnique » est le symbole (représente) l’œil de Dieu, représentant son attention et sa présence au monde créé, comme s’il nous surveillait…Big Brother en quelque sorte ! Nous sommes ici dans un symbolisme de « représentation » de « figuration » et non dans un symbolisme qui réunit 2 réalités concrètes et abstraites, sans rapport de l’une avec l’autre sauf qu’elles sont réunies ensemble.
Par ailleurs, dans la psychologie de l’inconscient mise en évidence par S. Freud, nous sommes dans un symbolisme qui n’est ni figuration ni représentation, ni dans un symbolisme qui réunit 2 éléments dissemblables mais dans un symbolisme de sens, de signification ; par exemple, les rêves, les actes manqués, et autres lapsus, sont porteurs de sens et signifient quelque chose que l’on ne voudrait pas révéler mais qui se manifeste, par exemple si vous allez voir quelqu’un pour le payer et que vous oubliez votre chéquier personne n’est dupe et l’on pensera qu’au fond, vous n’avez pas très envie de payer la personne à qui vous devez de l’argent et que votre oubli le signifie mais il ne faut pas interpréter cela de façon absolue !
Également, il y a, en dehors des symboles, pour comprendre des réalités complexes, l’utilisation de la métaphore qui est « la transposition d’un mot pour un autre par une substitution analogique, par exemple : au lieu de dire à quelqu’un « tu fais semblant de ne pas comprendre ce que je veux te dire » on dira alors « tu es un âne » ou encore, au lieu de dire « bonjour à l’homme que j’aime » on pourra dire « bonjour mon trésor ou mon canard adoré » !! C’est cela la métaphore. Le Christ, dans les évangiles, utilise beaucoup le langage métaphorique pour se faire comprendre, représentation figurée d’une notion abstraite.
Enfin, et c’est là où je voulais en venir, on parle dans l’Eglise du « symbole de Nicée-Constantinople » (ou Credo) ou du « symbole des apôtres » qui sont des symboles de notre foi c’est-à-dire des résumés, des condensés, d’une mise en forme textuelle de la foi chrétienne.
Credo en latin signifie « je crois » et nous le chantons à chaque célébration eucharistique ; il exprime notre foi car ce « je crois » signifie aussi « j’espère », « je confesse » « j’attends » ; le Credo est dit à la 1ère personne car il exprime notre engagement personnel AVEC les autres alors que la prière que le Seigneur a donné à Ses apôtres commence par « notre » Père parce qu’Il est factuellement le père de tous les fidèles car nous sommes Ses fils adoptifs. Le Credo nous demande un effort personnel, c’est moi qui le confesse avec tous les autres et c’est parce que j’ai la foi que je peux le confesser. La foi c’est la confiance que nous mettons en notre créateur, ce n’est pas seulement considérer qu’Il existe mais que je peux vivre avec Lui car Il s’occupe entièrement de chacun, à tous les instants de notre vie puisqu’Il connait même jusqu’au nombre de nos cheveux (Mt 10,30). La foi comme l’énonce clairement l’épitre aux Hébreux (11,1) « c’est la ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas ».
Le Credo que non seulement nous récitons mais surtout que nous confessons doit inspirer toute notre vie ; St Philarète de Moscou disait à son sujet : « le Credo ne vous appartient pas tant que vous ne l’avez pas vécu, expérimenté ».
Dès le début de l’Eglise c’est-à-dire dès les temps apostoliques, période où les apôtres et leurs collaborateurs ont parcouru le monde méditerranéen pour évangéliser c’est-à-dire proclamer le « kérygme apostolique » (kerygma=dire à haute voix, proclamer) l’annonce de la résurrection du Christ, les célébrations chrétiennes ont mis en place les 1ers éléments d’une formulation de la foi pour les catéchèses qui se préparaient au baptême et c’est à partir de ces 1ères formulations que le Credo que nous disons aujourd’hui s’est progressivement institué jusqu’à constituer le fondement doctrinal de notre foi.