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Le Credo : annexe à la 11ème catéchèse

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Le Credo n’est pas une prière mais la formulation de la foi chrétienne; Credo veut dire en latin, «je crois» et nous le récitons, ensemble, à chaque célébration eucharistique et à l’occasion d’autres prières ou sacrements.

Cette façon d’exprimer notre foi ensemble donne la valeur d’un engagement personnel de chaque membre de l’Église qui dit, avec tous les autres: «je crois», autrement dit: «je confesse».

Le Credo doit inspirer toute notre vie et St Philarète de Moscou disait très justement à ce sujet: «le Credo ne vous appartient pas tant que vous ne l’avez pas vécu!».

Dès les débuts de l’Église c’est-à-dire dès les temps apostoliques (1er et 2ème siècles), la période où les apôtres et leurs proches ont évangélisé tout le grand pourtour méditerranéen, les célébrations chrétiennes comportaient déjà les 1ers éléments d’une confession de foi qui étaient des formulations brèves de la foi chrétienne en lien avec la préparation catéchétique pour le baptême.

C’est à partir de ces formulations initiales que le Credo que nous récitons de nos jours s’est progressivement constitué et exprime le fondement doctrinal de notre foi.

Le 1er Credo sera formulé et défini de façon officielle au 1er concile oecuménique de Nicée en 325 mais il sera complété par les pères conciliaires du 2ème concile de Constantinople, en 381.

Pourquoi définir avec une certaine précision les fondements de la foi? Pour répondre à la nécessité de définir la foi orthodoxe par rapport aux doctrines hérétiques qui commençaient à se répandre et faussaient ainsi les fondement de la foi véritable exprimée par les apôtres.

C’est ce Credo que nous proclamons toujours à chaque célébration eucharistique.

La proclamation exacte de Credo est comme si nous jouions au piano une mélodie juste mais si des éléments, dans le contenu du Credo, sont faux, la mélodie sera fausse. Nous y reviendrons à propos du l’hérésie dite du «Filioque». L’église catholique romaine a malheureusement modifié le Credo de Nicée-Constantinople par l’ajout du Filioque, au 11ème siècle et cela modifie la compréhension de l’action du Dieu trinitaire dans le monde créé et constitue un des éléments qui fait que les églises orthodoxes et l’église catholique ne sont pas en communion; cette question du «Filioque» n’est pas un simple détail historique ou culturel.

A côté du Credo de N-C, il existe en occident un autre Credo appelé le «symbole des apôtres» qui est en quelque sorte un abrégé du Credo et évite (élude) la question problématique du «Filioque» mais ne résout pas pour autant cette question fondamentale.

Également, qu’est-ce qu’un concile? C’est une assemblée réunissant les évêques et les autorités de toutes les églises locales pour exprimer et définir la foi qu’elles ont en commun, ce qui permet de la préciser et lutter ainsi contre les déviations possibles générés par la société dans laquelle les chrétiens vivent.

Il y a eu, au cours de l’histoire de l’Église, 7 grands conciles: 325 Nicée I, 381 Constantinople I, 431 Éphèse, 451 Chalcédoine, 553 Constantinople II, 680-681 Constantinople III et 787 Nicée II.

A noter qu’à côté des grands conciles dits «œcuméniques» il y avait des conciles régionaux et locaux qui étaient dans la continuité des grands conciles mais traitaient de questions locales particulières sans qu’elles entrent en opposition avec les décisions des grands conciles.

Un concile n’a de valeur que lorsqu’il est «reçu» par chaque église; tant que la «réception» du concile n’est pas confirmé par chaque église locale, il n’est pas appliqué par celle-ci.

Avant le 1er grand concile de Nicée (Turquie actuelle), il y a eu ce que l’on appelle le «proto-concile» de Jérusalem, du grec «proto» qui veut dire «premier», «modèle», qui a eu lieu en 49 après J.C. à Jérusalem, avec les apôtres et leurs proches collaborateurs; y participaient, entre autres, les apôtres Pierre, Paul, Jacques, Barnabé, Silas, etc…C’est à l’occasion de ce concile qu’ont été défini les obligations minimales pour les non-Juifs, que l’on appelait les «gentils»qui voulaient devenir chrétiens; rappelons au passage que les apôtres du Christ étaient tous juifs comme le Christ Lui-même. Devaient-ils pratiquer la Loi de Moïse comme les Juifs, c’est-à-dire se faire circoncire, respecter le jour du Sabbat, appliquer toutes les règles rituelles ou tout cela n’était-il plus nécessaire? Cette question était polémique, en particulier entre les apôtres Paul et Pierre mais l’Assemblée du proto-concile, guidée par le Saint-Esprit, a tranché en faveur de l’opinion de Paul et a décidé de ne pas imposer à ceux qui voulaient devenir chrétiens d’autres charges que ce qui était nécessaire à la vie en Christ, à savoir: ne pas manger de viandes sacrifiées aux idoles, s’abstenir de consommer du sang d’animaux, ne pas consommer de viande issue d’animaux qui ont été étouffés, s’abstenir de toute impudicité (manque de discrétion sur sa vie intime) et ne pas faire aux autres ce que l’on ne veut pas qu’ils nous fassent (Act. 15, 1-34); lisez ce passage du livre des Actes des Apôtres, il est très instructif.

Il faut enfin préciser ce que veut dire le mot «oecuménique»; à l’époque première du christianisme, toutes les églises confessaient, peu ou prou, la même foi dans le Christ et le Dieu trinitaire, elles étaient, on peut le dire ainsi «orthodoxes»c’est-à-dire que leur foi était juste, droite, entière; il n’y avait pas, à l’époque, des églises orthodoxes, catholiques, protestantes, etc…

Le terme «oecuménique» vient du mot grec «oikouméné» signifiant l’ensemble du monde dit «civilisé» c’est-à-dire l’empire romain de l’époque par opposition au monde barbare.

Pourquoi le Credo commence-t-il par un «Je» alors que la prière donnée par le Seigneur débute par «notre» Père? Parce que la confession de la foi a un caractère personnel bien que nous la confessions ensemble, durant la célébration alors que le Père céleste est le Père de tous les fidèles.

Le Credo nécessite un effort personnel: c’est moi qui confesse le Dieu incarné, la réalité du Dieu trinitaire AVEC les autres.

La foi, c’est la confiance que l’on met dans notre Créateur; ce n’est pas seulement considérer qu’Il existe mais que je peux vivre avec Lui, être en communion avec Lui car Il S’occupe personnellement de chacun d’entre-nous, à chaque instant de notre vie car «vos cheveux sont tous comptés» (Mt 10, 30) nous confirme le Christ.

La foi «c’est la ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration de celles que l’on ne voit pas» (Hb 11, 1).

Les aspects fondamentaux de notre foi sont ainsi exprimés dans le symbole de Nicée-Constantinople (Credo), de manière concise et précise et il s’organise en 12 éléments qui se succèdent logiquement.