16ème catéchèse de 5 juin 2022
En Lui-même, (dans le principe) Dieu a créé le Ciel et la terre ; d’abord le Ciel c-à-d les mondes angéliques et les univers invisibles puis la terre qui, au début, était « informe et vide » (tohu-bohu).
Dieu a tout créé en 6 jours, non en 6 fois 24h ! mais en 6 éons, 6 périodes de temps qui ont duré des milliers, des millions d’années.
Le 1er Jour : création de la lumière.
Le 2ème Jour : création du firmament et création des mondes angéliques avec leurs 9 hiérarchies.
Le 3ème Jour : création des continents (terre) et des amas des eaux (mers et océans), de la verdure, des fruits, des semences.
Le 4ème Jour : création des luminaires (soleil et lune) pour séparer le jour de la nuit et des étoiles, signes pour les fêtes, les jours et les années.
Le 5ème Jour : création des poissons, reptiles et des oiseaux.
Le 6ème Jour : création des animaux (mammifères) puis de l’homme ; l’homme, tout en étant un mammifère est distinct des autres mammifères et créé de façon un peu différente.
Le 7ème Jour : c’est le Jour de « repos » de Dieu (« sabbat » en hébreu), le jour de Dieu Lui-même, le jour où on Le loue pour la beauté de Sa création, (la nôtre comprise) ; ce jour, l’homme ne travaille pas et cherche la communion avec son créateur.
Depuis le début de la création, toutes les créatures ont évolué et elles ont toutes été créées bonnes, belles et inoffensives en paradis c-à-d avant la chute de l’homme et «Dieu vit que tout cela était bon » (Gn 1, 9 ; 12 ; 18 ; 21 ; 25 ; 31) et « Il a fait l’homme droit »(QO 7, 29).
Comment Dieu a-t-ll créé l’homme ?
L’homme est la seule créature qui a été créée suite au Conseil divin trinitaire : «faisons l’homme à notre image et selon notre ressemblance et qu’il domine (« dominer » signifie dans le Livre de la Genèse « dominer sous le regard de Dieu », autrement dit « prendre soin au nom de Dieu ») les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, le bétail sur toute la terre et tous les reptiles qui rampent sur la terre ». Dieu créa l’homme à son image, Il créa l’homme et la femme (Gn. 1, 26-27).
Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, Il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant (Gn. 2, 7), autrement dit vivant, vivant de la vie avec Dieu, vivant en Dieu car la vie sans Dieu, loin de Dieu, c’est la mort.
L’homme est la seule créature créée avec le souffle même de Dieu c’est-à-dire l’énergie incréée de Dieu.
L’homme, dès sa conception, est créé corps et âme (refus de l’avortement) et la mort est donc une séparation, artificielle, contre nature, induite par la séparation spirituelle de l’homme d’avec son créateur (péché d’Adam et Eve) ; la vie dans l’au-delà est moindre que la vie ici-bas car nous n’avons plus de corps et c’est par le corps que l’âme évolue, se perfectionne, s’exprime ; sans lui, elle ne le peut plus. Il est donc préférable de vivre pleinement notre vie ici-bas avec Dieu car si ici-bas, notre vie n’est pas remplie par Dieu, alors nous serons après la mort comme des « handicapés » spirituels, n’ayant plus notre corps pour évoluer, se perfectionner.
L’esprit, lui, fait partie de l’âme, il en est la partie supérieure qui se « nourrit » uniquement « d’absolu » autrement de Dieu seul ; la prière est ainsi la seule nourriture de notre esprit d’où l’immense importance de celle-ci !
On peut donc dire que le corps est uni à l’âme, l’âme unie à l’esprit et l’esprit uni à Dieu dans toute vie humaine bien « comprise » ; l’âme s’exprime par notre corps à travers nos paroles, nos sentiments, nos émotions, nos gestes ; sans le corps, pas d’expression possible de l’âme ! Les démons, eux, cherchent constamment, dans la mesure où Dieu le leur permet, à amoindrir notre vie, à nous détourner de son but essentiel à savoir la vie en Dieu, la vie avec Dieu.
Comment la femme a-t-elle été créée (Gn. 2, 21-22) ?
Dieu a tiré la femme du côté gauche de l’homme, du côté de son cœur, partie la plus proche du cœur de l’homme alors que l’homme initial, androgyne, a été créé à partir de rien ; autrement dit, si la femme a été créé à partir du côté de l’homme, l’homme lui aussi a été modifié du fait de la création de la femme à partir de lui. L’Adam primordial est donc l’être humain fondamental, indifférencié, non sexué et donc non différentié par l’identité sexuée.
En quoi consiste l’image de Dieu dans l’homme ?
Elle consiste dans le fait que l’homme a des caractéristiques qui appartiennent en propre à Dieu telles que la liberté, la volonté, l’intelligence, le don de lui-même, la joie, la paix intérieure, la bonté, la patience, la douceur, la fidélité par choix, etc. Caractéristiques qui nous différencient radicalement du monde animal.
En revanche, la ressemblance à Dieu est acquise par nos efforts personnels car il y a une certaine similitude, ressemblance mais non identité de nature, entre l’homme et Dieu qui fait que l’homme, par son effort intérieur et avec l’aide de Dieu Lui-même, peut acquérir les qualités décrites précédemment tout au long de sa vie.
On peut dire ainsi que l’image de Dieu dans l’homme représente toutes les potentialités que l’homme peut développer au cours de sa vie pour aller vers la ressemblance divine laquelle s’acquiert dans la communion, la synergie entre la volonté de Dieu et celle de l’homme car le projet divin de Dieu sur l’homme est loin d’être quelque chose de figé, d’immuable ! L’essentiel est que l’homme revienne à Lui, dans une communion d’amour.
C’est bien cela le but de la vie de tout homme, devenir ressemblant à Dieu c’est-à-dire saint ; les Slaves disent des saints qu’ils sont les « très ressemblants » à Dieu !
« Soyez saints car Je suis Saint », ce n’est pas une éventualité, une option mais un commandement divin, c’est le fondement de toute vie humaine que Dieu pose ainsi (LV. 11, 44).
La destinée de toute vie humaine est donc de connaître Dieu et de participer à Sa vie à travers les énergies (incréées) que Dieu communique à l’homme ; ainsi, l’homme devient participant de la nature de Dieu (2P. 1, 4) par les énergies que Dieu lui communique mais l’homme ne devient jamais Dieu parce qu’il changerait de nature; on participe à la nature de Dieu par les énergies de Dieu et on devient Dieu par grâce (« théosis » c-à-d déification, divinisation, sanctification). Mais l’homme s’unit à Dieu sans jamais perdre son identité, sa nature, sans se mélanger à la nature de Dieu mais restant distinct de Lui quoique uni véritablement à Lui.
L’homme est ainsi supérieur aux anges car lui seul peut devenir le Temple du Saint-Esprit car l’Esprit de Dieu peut habiter dans le cœur de l’homme (1 Co. 3, 16).
Il y a déjà une personne humaine qui a atteint le sommet de la sainteté, est ressuscitée dans son corps et est montée au-dessus de toutes les hiérarchies angéliques, c’est Marie, la Mère de Dieu ; c’est pourquoi les chrétiens orthodoxes chantent que la Mère de Dieu est « plus vénérable que les Chérubins et incomparablement plus glorieuse que les Séraphins, elle, qui, sans corruption, enfanta Dieu le Verbe » (Mégalynaire à la Mère de Dieu).