21ème catéchèse le 13/11/2022
Après avoir goûté du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Eve n’ ont pas été soumis à la mort corporelle immédiatement mais ils sont morts spirituellement, s’étant détournés par leur désobéissance de la Source de la vie qui est Dieu trinitaire.
Il y a en effet 2 morts: la mort du corps et la mort de l’âme.
La mort du corps est, nous le savons, la séparation de l’âme de notre corps, elle le «quitte» temporairement (jusqu’à la résurrection finale) alors que la mort de l’âme, c’est la séparation de l’âme d’avec Dieu et elle aura une dimension d’immortalité au moment du jugement final si nous ne nous repentons pas à ce moment-là. La mort de l’âme est la conséquence du péché qui nous maintient éloigné de Dieu et qui fait que nous sommes maintenus dans un état de «ténèbres intérieures», de souffrance et de tristesse existentielles.
Ce qu’il faut également préciser c’est que le péché a, si l’on peut dire, la propriété de «s’accumuler» dans notre coeur ce qui fait que si la mort du corps ne mettait pas fin à notre existence terrestre, l’homme éloigné de Dieu finirait par devenir semblable aux démons.
En Paradis, en rendant inaccessible l’arbre de vie à Adam et Eve, Dieu les empêche de se «fixer» définitivement dans la désobéissance car l’Arbre de Vie (c’est-à-dire le Christ) a un caractère absolu.
Différence entre l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de vie.
Dieu a planté en Paradis l’arbre de la connaissance du bien et du mal afin que l’homme s’exerce aux vertus de l’abstinence et à la fidélité avec son Créateur.
L’arbre de vie a donné à l’homme l’immortalité et le don de discerner ce qui est éternel de ce qui est éphémère.
Suivre le premier commandement de Dieu signifiait ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et enfreindre ce commandement signifiait se détourner de Dieu et de Sa volonté et ainsi perdre la vie en plénitude et se livrer à la mort, tant corporelle que spirituelle: l’éternité c’est la plénitude, rien à voir avec l’immortalité, on peut être immortel sans être éternel et on peut goûter des «moments» d’éternité (de grande joie ou de paix) tout en étant mortel!
Sans l’aide du S.E. l’homme n’est pas capable de discerner réellement le bien du mal, l’essentiel de l’éphémère, le fondamental du secondaire, ce qui unit de ce ce qui divise, en un mot la vie de la mort.
Adam et Eve ont été chassés du paradis par amour, cela il faut bien le retenir car s’ils avaient, dans un second temps, goûté à l’arbre de la vie, ils seraient devenus immortels dans leur état, leur état d’éloignement d’avec le Créateur; cela aurait été le plus terrifiant des enfers et c’est pour cela que Dieu les a chassés du Paradis afin que leur péché ne devienne pas éternel, définitif.
Eve a cru que le calomniateur (diable) était un ami plus grand que Dieu (perte du discernement dans son coeur) et elle a donné du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal à Adam.
On évoque le plus souvent le péché d’Adam et non d’Adam et Eve car si Adam n’avait pas goûté au fruit de l’arbre, la nature humaine n’aurait été que partiellement contaminée par le péché; évitons cependant de parler de péché «originel» car cela tendrait à dire que le péché, à l’origine, était déjà EN Adam et Eve ce qui est bien sûr faux car Dieu n’a pas créé Adam avec le péché, le péché n’est pas inscrit dans la nature humaine; c’est Adam et Ève qui ont librement désobéi dans un second temps à Dieu et en ont subi les conséquences, le péché d’Adam est le péché de notre liberté.
Le péché adamique s’est traduit par 3 effets: séparation de l’homme d’avec son Créateur (mort spirituelle), séparation d’avec la profondeur de lui-même, de son coeur (voir plus haut, le manque profond de discernement d’Eve), séparation d’avec sa descendance (début de l’individualisme).
A la suite du péché, l’homme a perdu la capacité de vivre en plénitude (la vie éternelle), son esprit s’est obscurci et il a sombré dans la souffrance existentielle, c’est pour cela que Dieu les expulse du Paradis afin qu’ils ne restent pas, définitivement, dans un état définitif de misère spirituelle.
En revanche, l’imminence de la mort du corps, par sa séparation d’avec l’âme, ouvrira à l’homme la voie du repentir.
Qu’est-ce que le péché d’Adam?
C’est «l’endommagement héréditaire» donc transmissible à toute la nature humaine.
Les descendants d’Adam et Eve ne sont pas, à titre personnel, responsables du péché de leurs ancêtres mais en portent toutes les conséquences, à savoir le vieillissement, la maladie et bien sûr la mortalité. Et Paul nous rappelle que «par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort; ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché» (Rm 5, 12), un peu comme si une source contaminée ne peut produire qu’un ruisseau puis une rivière contaminés; ainsi les passions, c’est-à-dire le désir de jouir des autres et de la création s’est introduit dans le coeur de l’homme puisqu’il ne pouvait plus jouir de la vie avec Dieu (extases), en dépit de sa pureté initiale en Dieu.
Le péché est si profondément inscrit dans la nature humaine que pas un seul des descendants d’Adam, la Mère de Dieu comprise, n’est prémuni contre la prédisposition au péché dont il hérite et le Ps 50 nous le rappelle: «vois, je suis né dans l’iniquité et ma mère m’a conçu dans le péché».
Ainsi, avant le Christ, chaque homme naissait avec le «levain» du péché adamique si bien qu’après la mort, l’âme, très affaiblie, ne pouvait descendre que dans le Schéol (Gn 37,35 // 42, 38// Ez 31, 15 et Qo 9, 10).
Mais Dieu a laissé une espérance aux homme, ce que l’on appelle le salut; c’est la promesse que la «Prospérité» de la Femme écrasera la tête du serpent (Gn 3, 15); la «Prospérité» de la Femme Se rapporte au Seigneur J.C. car Il S’est incarné sans semence humaine (Credo).
Face à la réalité douloureuse du péché, Dieu va Se mettre en quête d’un homme qui veuille bien L’écouter et il y aura d’abord:
. Abraham, à qui Dieu promet: «toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité parce que tu as obéi à Ma voix (l’obéissance, à nouveau!)». (Gn 22, 18).
. Moïse: «Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs frères et Je mettrai Mes paroles dans sa bouche et il leur dira ce que Je lui commanderai» (Dt 18, 18).
. David:«J’élèverai ta postérité après toi et J’affermirai pour toujours le trône de son royaume» (2 S. 7, 13- 14).
Le Christ est descendu des Cieux, autrement dit, Il S’est incarné. Ne considérons donc pas les Cieux comme si c’était notre ciel physique (bleu!) et mettons plutôt un C majuscule pour évoquer les Cieux!
Dieu n’est pas seulement aux Cieux, Il n’habite pas uniquement les Cieux qui sont la demeure des 9 hiérarchies angéliques mais Il est présent, invisiblement, sur terre, en vérité Dieu est partout présent, Il est omniprésent, présent dans toute Sa création.
St Athanase d’Alexandrie nous dit que: «le Verbe de Dieu S’est fait homme pour que nous devenions dieux par grâce; Il S’est rendu visible pour que nous ayons une image (c’est-à-dire Lui-même) du Dieu invisible». Ainsi, le Fils de Dieu S’est fait homme, S’est fait chair (Jn 1, 14), sans cesser d’être Dieu.
Par Son Incarnation, le Christ possède 2 natures: une divine et une humaine qui sont unies l’une à l’autre, sans confusion, sans changement, sans division ni séparation (concile de Chalcédoine). Le Christ, s’Il a 2 natures a donc logiquement, 2 volontés, 2 libertés, humaine et divine.
Sa volonté humaine est librement soumise à la volonté divine (Père et S.E.): «Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de Moi!Toutefois, non pas ce que Je veux mais ce que Tu veux! (Mt 26, 39).
Le Verbe divin est né de la Vierge Marie mais de façon surnaturelle car sans semence humaine (Is 7, 14). Ainsi, par Sa naissance surnaturelle, le Seigneur Christ n’héritera pas du péché adamique à la différence de tous les hommes «qui sont nés dans l’iniquité et ont été conçus dans le péché» (Ps 50).
Mais J.C. a volontairement assumé toutes les conséquences du péché adamique, sauf le péché lui-même, «afin d’être rendu semblable en toutes choses à ses frères (humains)». (Hb 2, 17). Cela a eu pour conséquence qu’Il a assumé les déficiences de la vie humaine, conséquences du péché, telles que la faim, la soif, la fatigue, les larmes, la peur, la souffrance et l’agonie précédant la mort.