« Orthodoxie », « orthodoxe » sont issus de 2 mots grecs : « ortho » signifiant « droit, juste » et « doxos » voulant dire « louange, glorification ».
Ainsi, d’un point de vue chrétien, le mot « orthodoxie » exprime « ce qui est conforme à la Vérité ».
Mais pourquoi écrire ce dernier mot avec un « V » majuscule ? Parce que, pour les chrétiens orthodoxes, la Vérité n’est pas un concept, une abstraction ou un idéal philosophique mais bien une Personne, le Christ Lui-même : Il l’affirme dans l’évangile de St Jean : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie ».Tous ces mots écrits avec des majuscules expriment leur valeur au sens le plus élevé du terme.
Affirmer de telles choses nous renvoie à Celui qui les dit : est-il un mythomane, un imposteur de génie ou bien est-ce vraiment le Christ Lui-même, Fils de Dieu et fils de l’Homme ? C’est la question que se posent un grand nombre d’hommes depuis 2000 ans. Mais cette question dépasse les limites de notre entendement car Celui Qui nous interroge ainsi, vient Se révéler, en son temps, à la conscience et au cœur de chacun pour peu que nous le cherchions sincèrement.
Les Eglises Orthodoxes sont historiquement présentes surtout dans la partie orientale de l’Europe, mais elles se développent aujourd’hui dans tous les pays d’Europe occidentale, en Amérique, Afrique, Asie et Océanie. Toutes ces Eglises constituent ensemble l’Eglise Orthodoxe, qui compte dans le monde 300 à 400 millions de fidèles. Ce qui les réunit, c’est avant tout leur foi, car pour l’Eglise Orthodoxe « la foi ne change pas selon les époques ou les aléas de l’histoire, elle reste inchangée, elle est un don du Christ, transmis par ses Apôtres. En cela, elle est toujours la même, en tout lieu de l’univers ; c’est ce qu’affirmait le Saint Evêque Marc d’Ephèse au concile de Florence (1438-1439) : « En ce qui concerne la foi, qu’il n’y ait ni concessions, ni hésitations » !
Les Eglises Orthodoxes se situent dans la continuité ininterrompue de l’Eglise primitive, constituée dans les premiers siècles du christianisme par les nombreuses communautés existantes sur tout le pourtour méditerranéen, de Jérusalem à Antioche, en passant par Carthage, Alexandrie, Ephèse, Thessalonique, Corinthe, Rome, …
On ne peut cependant pas, éviter d’évoquer ce qui a fait la séparation entre l’Orient et l’Occident chrétiens et qui a abouti à la création de l’église catholique romaine ; il ne s’agit aucunement d’une sorte d’éloignement « culturel » comme le soutiennent certains : le schisme a été le produit d’un conflit qui prend sa source dans l’apparition, au 8ème siècle, d’une « nouvelle » théologie en occident qu’il serait trop long d’expliciter ici et qui a parfois connu des traductions physiques d’une extrême violence à l’encontre des églises orthodoxes qui s’y opposaient.
Ainsi, le schisme de 1054, entre la papauté romaine et les quatre autres patriarcats chrétiens de l’époque apparait plutôt comme l’échec d’une ultime tentative de réconciliation et le constat du caractère irrémédiable de la séparation.
Par la suite, bien d’autres sujets de divergence sont apparus qui ont de plus en plus éloigné les églises orthodoxes de l’Eglise catholique romaine à tel point que, contrairement à une opinion aujourd’hui dominante et qui est activement promue par ses partisans, les divergences entre les deux confessions sont encore importantes si l’on va au-delà des apparences.
Les fidèles de l’Eglise Orthodoxe s’efforcent de témoigner de leur vie en Christ à travers la pratique de Ses commandements, la prière personnelle et liturgique et la vie ascétique (combat contre les passions). Ils ne cherchent pas à convertir de manière extérieure leurs contemporains mais les exhortent plutôt à vivre de leur foi en retrouvant pleinement les racines de celle-ci dans l’Eglise indivise des 8 premiers siècles de notre ère, à travers le contenu des conciles, la connaissance des Pères de l’Eglise, mais également l’étude et la mise en pratique de la Sainte Ecriture.
N’ayant pas connu les vicissitudes historiques de l’église chrétienne occidentale à travers le schisme de la Réforme (1378- 1417), l’Eglise Orthodoxe peut jouer un rôle pacificateur et reconstructeur qui permettrait aux chrétiens d’occident de retrouver, en deçà de leur séparation historique, leurs racines communes.
A notre époque de peur et de nihilisme, qu’il y a-t-il de plus révolutionnaire que de témoigner, à travers notre propre vie, du Christ vainqueur de la mort par Sa Résurrection ? C’est l’espérance d’une transformation possible et radicale de tout homme dans un monde trop souvent déformé par l’individualisme, le consumérisme effréné, l’assoupissement des consciences et le dessèchement des cœurs.
Comme le rappelait il y a une vingtaine d’années le Père Alexandre Men, prêtre de l’Eglise Russe, mort en martyr: « Le christianisme ne fait que commencer ».